Gaetano Vaccaro est interprète dans les pièces de Jean-Claude Gallota. Il propose aux Orléanais•es de partager en pratique quelques aspects du travail de la pièce, Le Jour se rêve, présentée le lendemain par la Scène nationale d’Orléans. Dans cette création, le chorégraphe revient à ses sources : d’une part “l’abstraction ludique” dont il est le seul représentant et d’autre part le chorégraphe Merce Cunningham, auprès de qui Jean-Claude Gallotta a débuté sa carrière il y a 30 ans à Manhattan.
Gaetano Vaccaro Né en Sicile, il commence ses études de danse à l’Académie nationale de Rome en formation classique et contemporaine. Il rentre au Conservatoire national de région de Boulogne-Billancourt et obtient le premier prix en danse contemporaine en 2009. Parallèlement, il travaille avec le chorégraphe Gigi Caciuleanu. Il rejoint le Groupe Emile Dubois en 2010 pour une reprise de rôle dans L’Homme à tête de chou et participe depuis 2012 à toutes les créations de Jean-Claude Gallotta.
Jean-Claude Gallotta Fils d’émigrés italiens, Jean-Claude Gallotta découvre la danse classique et les claquettes à 22 ans après des études d’arts plastiques aux Beaux-Arts de Grenoble. Bien qu’il se déclare « non-danseur », il obtient un prix en 1976 (puis un second en 1980) au Concours chorégraphique international de Bagnolet, révélateur de tous ceux qui feront la « Nouvelle Danse Française ». Après un séjour à New York à la fin des années 70 où il rencontre Merce Cunningham et découvre l’univers de la post-modern Dance (Yvonne Rainer, Lucinda Childs, Trisha Brown…), Jean-Claude Gallotta fonde en 1979 à Grenoble – avec Mathilde Altaraz – le Groupe Émile Dubois qui s’insère en 1981 dans la Maison de la Culture de Grenoble, comme cellule de création chorégraphique et qui deviendra en 1984 l’un des premiers Centres chorégraphiques nationaux. Sa première grande pièce Ulysse, 1981, un « ballet blanc » devenu emblématique, qui joue avec les codes du classique sans les détruire, lui ouvre les portes de la reconnaissance internationale. Suivront Daphnis é Chloé, 1982, un trio intime repris autour du monde au fil des années et des générations ; Hommage à Yves P, une nuit de danse en quatre actes qui fera l’événement du Festival d’Avignon 1983 ; Mammame, 1985, autre pièce qui a sa place désormais dans l’histoire de la danse et qui verra notamment Raul Ruiz l’adapter pour le cinéma. De 1986 à 1989, il prend la tête de la Maison de la Culture, devenant ainsi le premier chorégraphe directeur d’une Scène nationale. Parallèlement à ses créations, il transmet des pièces aux ballets des opéras de Paris, Lyon, Bordeaux… Parmi ces pièces emblématiques, on compte également une série de pièces s’attachant aux « Gens » : 99 duos, créée en 2002 au Théâtre National de Chaillot, Trois Générations, en 2004, un triptyque composé de mouvements successifs identiques dansés par des enfants, des adultes et des séniors, Des Gens qui dansent en 2007 et enfin Racheter la mort des gestes - chroniques chorégraphiques présentée au Théâtre de la Ville à Paris en 2012, mêlant danseurs professionnels et des personnes de tous âges, de toutes corpulences, de toutes histoires. Le répertoire ainsi constitué (plus de quatre-vingts chorégraphies) s’est enrichi au fil des années par le croisement de la danse avec les autres arts : le cinéma (il a lui-même réalisé deux longs-métrages), la vidéo, la littérature (les Larmes de Marco Polo, Presque Don Quichotte, l’Étranger, Comme un trio, d’après Bonjour tristesse…), la musique, classique avec Bach danse experience, L’amour sorcier en collaboration avec le metteur en scène Jacques Osinski et le chef d’orchestre Marc Minkowski, le Sacre et ses révolutions présenté à la Philharmonie de Paris, ou originale, en développant des collaborations privilégiées avec notamment les compositeurs Henri Torgue, Serge Houppin et Strigall, ou encore « populaire », venant ainsi élargir les frontières d’une danse contemporaine réputée élitiste. Il travaille ainsi autour des figures du rock avec le triptyque My Rock, My Ladies Rock et la recréation de l’Homme à tête de chou (musique de Serge Gainsbourg interprété par Alain Bashung) en 2019 au Printemps de Bourges. Il crée également avec la chanteuse Olivia Ruiz, Volver, présenté en 2016 à la Biennale de la danse de Lyon ; cette même année, son Groupe Émile Dubois, redevient compagnie indépendante. En septembre 2017, l’Adami, Maison des artistes interprètes et le Théâtre du Rond-Point lui donne carte blanche pour mettre en scène deux soirées exceptionnelles autour de l’oeuvre de Bob Dylan, avec des interprètes de toutes disciplines confondues, et notamment le groupe Moriarty. En 2020, il rend hommage à son premier maître, Merce Cunningham, en créant le Jour se rêve, accompagné par le musicien Rodolphe Burger et la plasticienne Dominique Gonzalez-Foerster. Parallèlement, il développe une forme adaptée à l’espace public, Climatic’ Danse, ainsi que sa version pour enfants, Danse, ma planète, danse ! Il prépare pour 2022 une création intitulée Pénélope, mon amour, versant féminin et contemporain de son Ulysse originel. Jean-Claude Gallotta est hébergé avec sa compagnie à la MC2:Grenoble. Il est également artiste associé du Théâtre du Rond-Point à Paris et de Scènes Vosges à Epinal.