Éditeur : Les Carnets Bagouet, La Sept-Arte, Arcanal, Centre Pompidou, Agat Films & Cie

Langue : Français

Résumé :

Le festival international Montpellier Danse 1993 fut tout entier sous le signe d'un hommage rendu à Dominique Bagouet, directeur du premier Centre chorégraphique national ouvert en France, qui venait de décéder en décembre 1992. En 1987, Dominique Bagouet avait ouvert ce festival par la création du Saut de l'ange, conçu avec le plasticien Christian Boltanski. L'édition 1993 du festival présenta à nouveau la pièce.

Fondés quelques mois après la disparition du chorégraphe, les Carnets Bagouet décidèrent de transmettre son œuvre. Régine Chopinot a ainsi fait entrer Le Saut de l'ange dans son répertoire en 1994. Mais le premier remontage du spectacle eu lieu l'été 1993, avec presque tous les danseurs d'origine. Au fil des répétitions, Charles Picq interroge les danseurs sur la mémoire du corps et les difficultés qu'ils rencontrent lorsque cette mémoire achoppe. En contrepoint de ce travail de fidélité à l'oeuvre, Christian Boltanski parle du répertoire comme d'une partition que tout un chacun peut rejouer à sa façon : "Une forme, valide à un certain moment de son histoire et sa création, mais qui, si elle veut suivre le fil du temps, doit rester ouverte."

(Fabienne Arvers)

Nombre d'exemplaire: 1

Éditeur : Agat Films et cie;Les Carnets Bagouet;La Coursive;Centre Georges Pompidou

Résumé :

Parmi les différentes captations de So Schnell, pièce maîtresse dans l'œuvre de Dominique Bagouet, celle qui est présentée ici a été réalisée par Charles Picq au cours de l'été 1993, avec la compagnie au complet avant que celle-ci ne soit dissoute, plusieurs mois après la mort du chorégraphe. C'est donc la seconde version de la pièce remontée, resserrée, à laquelle Bagouet avait choisi d'ajouter, en ouverture, le fameux duo de Déserts d'amour, interprété cette fois par deux danseuses, ici, Catherine Legrand et Olivia Grandville.

Cette captation est caractéristique du travail du vidéaste, depuis longtemps familier de l'œuvre de Bagouet, particulièrement dans le cas de So Schnell dont il a pu préparer minutieusement le tournage. Plusieurs caméras filment la danse dans toute son intimité. Elle la révèle aussi sous des angles insolites et de façon très graphique, notamment par des prises de vue effectuées depuis les cintres. Au total, ce spectacle filmé rend fidèlement compte de l'esprit de la pièce : délicatesse d'une danse ciselée dans le moindre détail, profusion d'un mouvement irrésistible, dont on voit ici de près la savante complexité, prédilection enfin pour les basculements d'atmosphère, entre mystère, vitalité débridée, accès d'humour, autodérision et gravité. En tout, on voit à l'œuvre cette dualité propre à Bagouet, qui propulse chaque élément du spectacle de l'affirmation éclatante à son contraire. Ainsi du son industriel des machines à tricoter, chères à son enfance, à la vibrante énergie de la Cantate BWV 26 de Jean-Sébastien Bach. Ainsi du silence à la stridence, celle, aussi bien, des couleurs électriques littéralement véhiculées par les danseurs. Ainsi, enfin, des arrêts sur incongruités comiques aux immenses traversées d'un plateau, dont les limites sont comme infiniment repoussées. Entre ombre et lumière, entre angoisse et allégresse, véloces, fervents, joyeux, les danseurs de Bagouet administrent pour la dernière fois la preuve étincelante du talent du chorégraphe disparu. Ce qu'il appelait lui-même « la joie presque subversive de danser sans donner prise au fatal ».

Sources : Chantal Aubry in « Images de la culture n° 19 » – janvier 2005

Nombre d'exemplaire: 1