Le fonds documentaire du CCNO

Un impératif politique pèse sur le théâtre public contemporain. Il est sommé de créer du « vivre ensemble » et de parler du monde. Le théâtre doit s’impliquer dans la réalité, la documenter voire la critiquer.
Ce livre s’intéresse à la multiplication de ces spectacles citoyens ou engagés. Il tente d’en cerner les enjeux et, par là, de réfléchir au statut et au devenir de l’art par gros temps néolibéral. Non pas que la politique serait préjudiciable au théâtre ; Olivier Neveux prend le parti inverse : celui de la rencontre possiblement fructueuse des deux. « Contre le théâtre politique » signifie contre ce qui neutralise le théâtre et la politique dans le conformisme de leur alliance.
L’ouvrage saisit l’occasion de spectacles contemporains, mais aussi l’histoire, pour réfléchir à la possibilité qu’ont les œuvres de porter quelques coups à la réalité de la domination tout autant qu’à la domination de la réalité. Des coups incomparables, propres à ce que seul le théâtre permet.

Ce livre est d’abord un ouvrage historique. Le recours aux sources originales y a été systématique, qu’il s’agisse de textes ou de documents figurés. Un millier de références justifient les faits rapportés. C’est aussi un ouvrage d’orchestique comparée, l’orchestique étant entendue comme la remise du mouvement fugace de la danse dans con contexte religieux, idéologique, politique, économico-social. Alors, se découvrent des filiations qui s’engendrent à travers les millénaires : il se découvrent des filiations qui s’engendrent à travers les millénaires : il est possible de voir naitre le mouvement, d’observer sa diffusion, sa fidélité fondamentale à lui-même dans les mutations des cultures. Toute orchestique se propose soit d’amener l’homme à se fondre dans la personne des dieux, soit d’attirer sur lui une protection attentive. Mais va jouer la loi «de l’érosion du sacré» : le sens religieux des danses premières s’oblitère à mesure que passent les siècles et que s’éteint la ferveur. La danse devient alors matière à spectacle, matière d’art. Un art dont le but reste toujours, fût-ce dans la très contraignante technique académique, d’amener l’homme au-delà du vécu quotidien.

L'approche de la scène est le plus souvent l'objet d'analyses particulières en fonction de catégories traditionnelles, le théâtre, la danse, l'opéra, etc. Or, dans la civilisation théâtrale contemporaine, la scénographie semble résumer en elle-même les différents principes de recherche et permet d'opérer le décloisonnement nécessaire entre les différentes disciplines. En usant du concept de " scène " comme instrument d'analyse, cet ouvrage vise donc au renouvellement de l'historiographie du théâtre moderne et contemporain à partir des acquis les plus récents de la création théâtrale. Ces dernières années ont vu en effet l'affirmation de pratiques nouvelles, marquées par l'indifférence à la spécificité du code ou à la typologie du lieu lui-même. Un véritable processus d'osmose, reliant en boucle l'art et le théâtre, a conduit à l'invention de nouveaux champs de recherche, voire de nouvelles catégories d'expression, tel le happening, qui ont caractérisé la création des cinq dernières décennies. La radicalité des innovations, en particulier dans la chorégraphie, autant que les rapprochements complexes entre les genres, a permis également l'avènement de nouvelles tendances esthétiques, telles que le théâtre d'artiste ou les spectacles multimédias. De sorte que la scène apparaît à présent comme le domaine d'une expressivité sans entraves, le lieu de convergence des expériences les plus diverses. Cet ouvrage, dont l'ambition a été de dresser le premier inventaire de la création scénique moderne, est complété par une chronologie des spectacles des représentants de la scène contemporaine mondiale, ceux qui, du japon au Pérou, de la Pologne aux Etats-Unis, sont apparus comme les plus novateurs du travail mené au cours des cinquante dernières années.